"Toit à Moi allie générosité et pragmatisme" - Talents à l'Ouest

« Toit à Moi allie générosité et pragmatisme »
Denis Castin - Co fondateur et délégué général de Toit à moi
« Toit à Moi allie générosité et pragmatisme »
Denis Castin (a droite) et Gwenael Morvan, cofondateurs de Toit à Moi

Dix ans après la création de Toit à Moi, Denis Castin porte le développement de l’association avec toujours autant d’abnégation et de pragmatisme. Son modèle économique original qui repose sur l’achat de logements et un accompagnement des sans-abri vers un changement de vie durable, continue en effet à porter ses fruits et convaincre de nouveaux mécènes.

Pouvez-vous présenter Toit à Moi en quelques mots ?

J’ai lancé cette association en 2007 à Nantes avec mon ami Gwenaël Morvan, pour faire évoluer le regard que l’on porte sur les sans-abri et les accompagner vers un changement de vie durable. Aujourd’hui, Toit à Moi compte 37 bénévoles, 19 appartements achetés, 51 personnes prises en charge, 1 450 parrains et marraines, plus de 60 entreprises mécènes… et poursuit son développement dans le Grand Ouest (Nantes, Angers, Toulouse) comme en Ile-de-France.

Quelle est la genèse de cette association ?

En 2007, j’étais conseiller en création / reprise d’entreprise depuis une dizaine d’années et je souhaitais mettre mes compétences au service des personnes en situation d’exclusion. J’ai donc réfléchi au meilleur moyen de les aider à changer de vie. Pour atteindre cet objectif, il m’a paru essentiel de les héberger dans de vrais appartements plutôt que de les regrouper dans des foyers et plus rentable sur le long terme d’acheter ces logements.

Quelle est la part d’innovation dans le projet porté par l’association ?

L’innovation réside tout d’abord dans l’idée fondatrice de Toit à Moi : généreuse tout en étant pragmatique dans son financement. Nous souhaitons que l’argent des donateurs (particuliers, entreprises) soit investi plutôt que consommé.  De la même manière, nous préférons prendre le temps de remettre les gens dans le bateau de la société plutôt que de les assister ad vitam aeternam.

L’innovation tient également à l’accompagnement très important -sur une durée variable selon les cas-et à la diversité des publics pris en charge (problèmes d’addiction, psychiatriques, familiaux, migrants…). Par ailleurs, nous assumons les échecs avec certaines personnes comme les prises de risque qui réservent souvent de belles surprises au final.

Comment sélectionnez-vous les personnes accompagnées ?

Il n’y a pas de règle. Nous avons surtout besoin de percevoir leur envie d’être aidées -pas uniquement dans leur recherche de logement- et le fait que notre action peut être facteur de changement dans leur trajectoire de vie. Quand on ne peut pas les prendre en charge, on réfléchit à d’autres structures vers qui les orienter : hôpitaux, psychiatres, socio-esthéticiennes, médecins…

Quelle est la nature de votre partenariat avec CIC Ouest ?

La banque s’est engagée pour 3 ans en 2017 mais ce partenariat va bien au-delà de l’aspect financier. CIC Ouest nous aide par exemple à organiser des événements tout au long de l’année, à l’image du « petit déjeuner mécénat et philanthropie » qui s’est déroulé en janvier dernier dans ses locaux à Nantes.

Laurent Métral, Directeur Général de CIC Ouest, fait aussi partie du comité de soutien stratégique qui réunit les sept mécènes les plus impliqués dans Toit à Moi. Quatre à six fois par an, ces derniers apportent leurs compétencesdiverses pour nous aider à résoudre les multiples problématiques liées au développement de Toit à Moi.

Au-delà de ce comité stratégique, mettez-vous en contact vos mécènes ?

Tout à fait, nous les faisons se rencontrer à différentes occasions. La dernière fois, il s’agissait des 10 ans de l’association qui ont réuni plus de 500 personnes. Ce type d’événement permet de créer des liens entre entrepreneurs mais créent aussi des passerelles entre des sphères qui ne se côtoient pas habituellement. Je pense que les mécènes apprécient vraiment cet enrichissement mutuel.

Quel est votre principal objectif pour les années à venir ?

Nous souhaitons rassembler 1000 entreprises mécènes de type PME d’ici 3 ans et croyons fortement à la création de liens entre acteurs du territoire -tous domaines confondus- pour y parvenir.