"Objectif : doubler notre taille d'ici 5 ans" - Talents à l'Ouest

« Objectif : doubler notre taille d’ici 5 ans »
Frédéric Lescure - CEO Socomore
« Objectif : doubler notre taille d’ici 5 ans »
Frédéric Lescure - CEO Socomore

À la tête de SOCOMORE, spécialiste des produits de préparation et de traitement de surface destinés à l’aéronautique, Frédéric Lescure vient de racheter une huitième société au Canada. Ce petit-fils d’entrepreneur (voir son portrait) évoque les ambitions de son Groupe, les raisons de son ancrage à l’ouest, l’importance du réseau ainsi que les facteurs clefs de réussite à l’international.

Pouvez-vous nous présenter rapidement Socomore ?

Implanté à Vannes depuis sa création, le groupe compte aujourd’hui 250 collaborateurs et réalisera un chiffre d’affaires de 65 millions d’euros en 2018. Nous sommes spécialisés dans le traitement, la protection et le contrôle des surfaces métalliques et composites pour l’aéronautique.

Comment réussissez-vous à vous imposer face aux géants de la Chimie ?

Nous sommes effectivement des lilliputiens face à des géants mondiaux comme Bayer, BASF ou 3M. Mais en étant plus petit, on est plus agile. Nous disposons de compétences très pointues tout en étant capables de réagir rapidement. Par ailleurs, nous sommes associés à des projets de très long terme, certains n’aboutiront pas avant 2025. Nous sommes positionnés sur des niches où les grands groupes ne vont pas. Nous avons fini par créer un portefeuille de technologie qui nous permet aujourd’hui d’être un fournisseur stratégique pour Airbus (nous travaillons dans toutes leurs usines) et Boeing.

Quel est l’enjeu central de SOCOMORE ?

Le grand défi pour nous, c’est l’international et la taille pour être aussi fort chez Boeing que nous le sommes chez Airbus. Cela passera par un plan d’acquisitions ambitieux, l’objectif étant de doubler notre taille d’ici cinq ans. Nous venons juste de réaliser notre huitième opération de croissance externe avec la reprise d’une entreprise canadienne près de Vancouver, à proximité des centres de décision de Boeing.

Alors être basé à Vannes, est-ce que cela a encore du sens ?

Le siège de Nestlé est à Vevey et c’est le premier groupe agroalimentaire mondial ! Réussir à l’international, c’est avant tout un état d’esprit. Il faut savoir parler anglais (quand j’ai repris SOCOMORE, ma première décision a été de recruter un professeur d’anglais), disposer d’un aéroport à proximité et surtout utiliser les réseaux. Il existe une communauté bretonne dans toutes les capitales du monde. Si vous allez à la crêperie bretonne de Shanghai, vous rencontrerez tous les talents dont vous avez besoin pour faire du business en Chine.

Que vous apporte le territoire?

L’origine de l’entreprise est liée aux sites Airbus de Nantes et de Saint-Nazaire donc les talents qui ont participé à la réussite de cette entreprise, viennent de l’Ouest. Aujourd’hui, notre entreprise se montre tout de même très ouverte avec 50% des effectifs qui sont issus de toute la France et 40% des effectifs du Groupe qui ne sont pas Français.

Nous avons aussi une vraie relation de confiance avec nos partenaires financiers, à l’image de celle nouée avec CIC Ouest qui s’inscrit dans le temps et la transparence.

En quoi pourriez-vous aider un entrepreneur du territoire ?

Je pourrais plus facilement partager mon approche du développement à l’international que ma connaissance de l’industrie aéronautique où il est devenu très compliqué d’entrer. La filière est extrêmement complexe, les rythmes de production intenses. Aujourd’hui Airbus produit un avion toutes les six heures, l’objectif 2021 c’est toutes les deux heures ! Sur un Airbus A380 il y a autant de pièces que sur toute la gamme Volkswagen ! Nous devons en permanence optimiser nos process.